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LIVRE ET PLUS
4 février 2009

DE LA MUSIQUE AVANT TOUTE CHOSE

Yasmine GHATA - Le târ de mon père

le_t_rA la mort de mon père, j'ai reçu le târ qu'on se transmet dans ma famille de génération en génération. L'instrument m'a résisté, refusant de libérer les accords mystiques qui font la gloire des musiciens d'Iran. Sous mes doigts, il ne semblait plus qu'un morceau de bois sans sève. Etais-je maudit ? Quel crime devais-je donc expier? A moins que ce ne fût le târ qui portât un secret trop lourd pour vibrer comme autrefois. J'ai brûlé ses cordes et je suis parti trouver le luthier d'Ardabil. Mais changer les cordes d'un târ, c'est changer son âme. Et celle du musicien qui le possède. Je ne reviendrai jamais d'Ardabil.

Le billet de Delphine avait piqué ma curiosité, et interpellé ma sensibilité. Si bien que quelques heures après sa lecture, j’ai acheté « Le târ de mon père ».

Ne trouvez-vous pas que les petits livres (121 pages pour celui-ci), sont souvent riches en découvertes et en émotions ?

J’admire ces auteurs, qui arrivent à donner à leur style d’écriture, les qualités, la substance du sujet dont il parle. Comme par exemple Soie, de Baricco, dont le style transmet si bien la douceur, la légèreté, la fluidité, la sonorité de la matière.

Dans le récit de Yasmine Ghata, le târ est une personne, qui a une vie propre, qui pleure, qui crie (des notes graves), qui chante, qui devient muette, qui exprime ses sentiments, son mécontentement, son amour.
L’auteur réussit également, tout comme Baricco, à transmettre par son écriture, la légèreté, la délicatesse, l’harmonie, la tonalité de l’instrument.

Autour du târ, pivot de l’histoire, on découvre des personnages attachants, tels Barbe blanche (le possesseur du târ au début de l’histoire), ses fils Nur et Hossein, leur mère, Mohsen qui possédait l’instrument avant Barbe blanche, et Parvis, fils de Mohsen.
S’y ajoutent, un secret de famille, et un pardon rédempteur.

Un « bémol » J : mes oreilles occidentales sont plus réceptives et touchées par les sonorités d’un piano ou d’un violon. Il me semble qu’une oreille orientale, sera plus troublée par ce récit.

Une phrase que j'ai particulièrement aimée : "Ne répétait-il pas que la musique ne provoque pas dans le coeur, ce qui ne s'y trouve pas".

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Commentaires
M
@ Delphine : il faut dire que ton billet était très réussi :-)
U
Je suis ravie par ta curiosité ;-D <br /> Il est chez une collègue qui est enchantée pour le moment : la musique, l'histoire tout semble lui plaire. <br /> J'espère que mes prochains avis seront susceptibles de rejoindre les tiens :)
M
@ Anjelica : tu ne devrais pas être déçue par Soie. Quant à La petite fille de Mr Linh, je ne l'ai pas encore lu :-)
A
Bien-sûr l'appartenance peut apporter un plus mais heureusement que nos esprits peuvent s'ouvrir à beaucoup de choses même quand elles ne sont pas de notre propre culture. <br /> <br /> C'est vrai que quelquefois ces petits livres sont des bijoux, c'est ce que j'ai ressenti avec 'la petite fille de Mr Linh'.<br /> <br /> Soie m'attend dans ma PAL.
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