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11 février 2009

SUZANNE T'EMMÈNE ...

Marie SIZUN - La femme de l'Allemand

sizunLe monde de la petite Marion vacille. Elle aime sa mère, Fanny, mais une dissonance s'installe dans leur relation. Une voix un peu trop haute, des emportements inexplicables, un silence embarrassé à propos de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le temps, Marion apprend : Fanny est maniaco-dépressive. Les rôles s'inversent alors. L'adolescente endosse cette raison qui doucement quitte sa mère. Elle la protège, la couvre en taisant ses excès. Mais l'amour ne suffit pas pour terrasser la folie.

Pourquoi ce titre : ce roman m’a fait penser au poème de Léonard Cohen, qui a ensuite été mis en musique, puis traduit en français, et chanté par Françoise Hardy en 1969 :

Suzanne t’emmène
Écouter les sirènes
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin
Tu sais qu’elle est à moitié folle
Tu veux rester à ses côtés
Maintenant, tu n’as plus peur de voyager

J’aime beaucoup cette chanson, qui parle d’amour, et de folie, comme le récit de Marie Sizun.
Roman qui est écrit également à la deuxième personne. Ce style permet au lecteur de prendre du recul , mais en revanche, il est spectateur de l’histoire, et beaucoup plus impliqué dans l'intrigue.
Les évènements, les drames, se déroulent devant ses yeux, ce qui rend Marion (puisque c’est à elle que l’auteure s’adresse lorsqu’elle écrit « tu ») à mon sens, plus vulnérable, plus sensible, plus proche de nous.
En effet, on a envie parfois de lui dire : n’entends-tu pas ce que dit Marie Sizun ? Ne comprends-tu pas ce qu’il va arriver ? On assiste, impuissant, à la lente et spectaculaire plongée périodique de Fanny, la mère, dans sa folie ; on assiste à l’incompréhension et à la culpabilité de Marion, qui peu à peu s’enhardit à s’extirper de cette fusion.
Mais nous, nous comprenons qu’il faut laisser le temps au temps ; qu’il faut que Marion découvre par sa propre expérience ce qui se joue ; qu’il faut qu’un jour elle grandisse et comprenne qu’elle n’est pour rien dans la maladie de sa mère.

C’est admirablement bien écrit, avec beaucoup de sensibilité et de rigueur (je veux dire avec économie de mots, sans fioriture). C’est bien mené, j’ai parfois accéléré ma lecture pour connaître plus rapidement la suite.

Vous étonnerais-je, si je vous dis que ce fut encore un coup de cœur J

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Commentaires
M
@ Loi du ciné : il est très possible que Françoise hardy n'est pas été la première :-)
T
Juste sur "Suzanne": il me semble que c'est Geame Allwright qui l'a adapté et chanté le premier en français? [mais, à la relecture - importance des virgules! -, vous ne dites pas le contraire! ;-) ]
M
@ Sophie : n'hésite pas, il se lit très vite !
M
@ Anjelica : non, ça n'ai jamais simple, et quand s'y mèle ce genre de problème, cela devient difficile pour un enfant de se construire. Heureusement, dans ce récit, Marion peut s'appuyer sur ses grands-parents et sa tante.
A
Les relations Parents-enfants, ce n'est pas toujours simple.
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