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LIVRE ET PLUS
4 mars 2009

TOUT EN DÉLICATESSE

Pearl BUCK - Vent d'Est, vent d'Ouest

pearlbuckAnnées 1920. Kwei-Lan « vient d’être mariée », sans le connaître, à un jeune Chinois auquel elle a été promise avant même sa naissance. Ce Chinois revient d’Europe, il a oublié la loi de ses ancêtres, il ne respecte ni les coutumes ni les rites …
Le frère de Kwei-Lan, l’héritier mâle, dépositaire du nom et des vertus de la race, qui vient de passer 3 ans en Amérique, annonce son mariage avec une étrangère ; il revient avec elle …
A travers les réactions des membres de cette famille de haute condition où l’attachement aux traditions, le culte des ancêtres, l’autorité du père et de la mère n’avaient encore subi aucune atteinte, la grande romancière Pearl Buck nous fait vivre intensément le conflit souvent dramatique entre la jeune et la vieille Chine.

J’ai lu, dans mes jeunes années, un Pearl Buck, mais je ne sais plus lequel. Peut-être est-ce celui-ci, mais j’avoue qu’à l’époque il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Aujourd’hui, en revanche, cette histoire m’a enchantée.

Avec beaucoup de poésie (et c’est ce qui différencie ce récit du Palanquin des larmes, par exemple), l’auteure nous fait partager les souffrances de Kwei-Lan, de sa mère, de son frère et de l’épouse de celui-ci, « l’étrangère », comme la nomme Kwei-Lan, tout au long du récit, souffrances dues au choc de ces deux mondes, et aux changements qu'il présage.

Parlant de sa mère, Kwei-Lan dit : « Les yeux de la Première Épouse sont de tristes joyaux, des perles noires, qui meurent d’une trop grande connaissance de la douleur ».

Elle nous explique, avec beaucoup de naturel et d’innocence, car elle ne connait rien d’autre, les mœurs chinoises encore en vigueur à cette époque là : l’autorité des parents ; la soumission des enfants ; la toute puissance du « maître » (le père) ; la vie des concubines ; le poids des ancêtres et les obligations qui y sont liées ; le bandage des pieds …

J’ai été très touchée par la manière dont le mari de Kwei-Lan, arrive à faire admettre à son épouse un certain nombre de changements : il se montre patient, attentif, prévenant, ne la brusque jamais.

Un passage savoureux est celui dans lequel elle décrit « l’étrangère » qu’elle voit pour la première fois : Elle est plus grande que mon frère. Ses cheveux sont coupés. Mais au lieu d’être harmonieusement lissés autour de ses oreilles, on les dirait soufflés par les quatre vents, et ils sont fauves, de la teinte du vin d’os de tigre….
Ses pieds dépassent de deux pouces ceux de mon frère. Que cela doit les gêner tous les deux !

Un dernier passage, plein de poésie, et que j’ai beaucoup apprécié, en même temps qu’il m’a fait sourire (Kwei-Lan parle de la Quatrième Épouse de son père) : « Elle aimait les vins exotiques et elle cajolait mon père pour qu’il achetât un liquide jaune pâle avec des bulles à pointes d’argent qui montaient du fond ».

Merci à Fanyoun pour le prêt et pour son billet qui m’a incité à lire ce livre.

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Commentaires
M
@ uncoindeblog : comme disais Oscar Wilde : je résiste à tout, sauf à la tentation ;-) Tu vois ce qui te restes à faire :-)
U
J'en garde un merveilleux souvenir. Je l'ai lu lorsque j'étais ado et depuis j'hésite à reprendre ces titres. <br /> Je vais finir par me laisser tenter...
L
J'en garde un très beau souvenir, même si j'avais moitié moins d'années qu'aujourd'hui quand je l'ai découvert :)
M
@ Anjelica : je suis en train de lire Sarah, et j'aime beaucoup.
M
@ Nanne : je ne suis pas la seule à avoir été conquise par ce livre.
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