PASSIONNANT
Fabrice HUMBERT - L'origine de la violence
J’étais avec quatre amis, réunis ce soir là à l’occasion d’une rencontre littéraire dans un café près de la Gare d’Austerlitz pour écouter Stéphane Héaume présenter son dernier livre (qui fera l’objet d’un autre billet). Nous le connaissons depuis son premier roman, et depuis nous le suivons J
Mais ce soir là (pardon Stéphane), c’est Fabrice Humbert qui m’a subjuguée : beau, jeune, grand, la parole facile et agréable (en tout cas lorsqu’il parle de son livre), je l’avoue, j’ai été rapidement sous le charme, d’autant plus que ce séduisant jeune homme a abordé le thème du secret de famille, en présentant son ouvrage.
Le titre du livre peut laisser penser qu’il s’agit d’une énième étude sur la violence : pas si simple !
Au cours d’un voyage scolaire au camp de concentration de Buchenwald, un jeune professeur découvre la photographie d’un détenu, dont la ressemblance avec son père est troublante.
Tellement troublante, qu’il va partir à la recherche de l’inconnu et de son histoire.
La première partie du livre est consacrée à cette quête, qui prend la forme d’une intrigue. Le lecteur le suit pas à pas dans son enquête, découvre avec lui les faits que son propre père lui cache, est déçu lorsque certains personnages refusent de témoigner, est ému lorsque le jeune homme découvre enfin toute la teneur du secret.
Les horreurs des camps sont évoqués, mais seulement lorsque l’auteur en a besoin pour justifier un acte ou une réflexion, et toujours avec retenue et pudeur.
La deuxième partie, est en quelque sorte la renaissance du narrateur. Après avoir « digéré » cette découverte, et avoir compris qu’on ne se débarrasse pas de son passé, mais que l’on vit avec, il nous livre ses réflexions sur la violence, celle de tout individu, et celle(s) plus générale(s) et combien intemporelle(s) d’un groupe, d’une nation …
C’est très bien écrit, c’est palpitant, c’est émouvant, et j’ai beaucoup aimé le parti-pris de lancer une réflexion étendue, en partant d’une histoire personnelle.
Le genre de livre qu’on lit d’une traite, mais qu’on aimerait poursuivre encore, une fois la dernière page tournée.
En savoir plus : le blog de Fabrice Humbert