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LIVRE ET PLUS
10 août 2009

QUELLE JUBILATION !

Muriel BARBERY - Une gourmandise

barberyC’est le plus grand critique culinaire du monde, sa fin est proche.

A quelques heures de sa mort, il se souvient d’un parfum, d’une saveur, qu’il cherche à retrouver.

Sa quête du graal est prétexte à nous faire partager de nombreux souvenirs, délivrés en historiettes, entrecoupées (entrelardées devrais-je dire, mais c’est d’un goût douteux L que vous me pardonnerez bien) de quelques interventions de ses proches ou ami(e)s ou ennemis, et même de sa concierge (déjà).

Cette lecture a été pour moi un vrai bonheur.

L’auteure (ou le critique dont je ne sais plus si on découvre son prénom) à l’art de nous faire saliver par la description d’un aliment aussi simple que le poisson :
« Dire de cette chaire qu’elle est fine, que son goût est subtil et expansif à la fois, qu’elle excite les gencives, à mi-chemin entre la force et la douceur, dire que l’amertume légère de la peau grillée, alliée à l’extrême onctuosité des tissus serrés, solidaires et puissants qui emplissent la bouche d’une saveur d’ailleurs fait de la sardine grillée une apothéose culinaire, c’est tout au plus évoqué la vertu dormitive de l’opium ». 

A l’art de faire remonter à notre mémoire des souvenirs d’enfance (pour certaine J) :
« La tomate crue, dévorée dans le jardin sitôt récoltée, c’est la corne d’abondance des sensations simples, une cascade qui essaime dans la bouche et en réunit tous les plaisirs. La résistance de la peau tendue, juste assez, le fondant des tissus, de cette liqueur pépineuse qui s’écoule au coin des lèvres et qu’on essuie sans crainte d’en tacher ses doigts, cette petite boule charnue qui déverse en nous des torrents de nature : voilà la tomate, voilà l’aventure ». C’est vrai, j’ai testé !

Parlant du whisky (dont j’ai horreur, mais personne n’est parfaitJ) :
« … mais jamais je n’ai retrouvé, dans le carcan de saveurs que ma position m’imposait, une telle expansion nucléaire à emporter la mâchoire de félicité… » 

Et je passe sur les sorbets, le pain (marocain précisément), les pâtisseries, les plats de sa grand-mère …

Deux choses cependant, m’ont gênée :
Lorsque son fils intervient pour dire son sentiment sur ce père qui n’aime dans son cercle familial que son neveu, et débute sa plaidoirie par des épithètes très explicites
(Vieille outre purulente. Charogne putride. Crève, mais crève donc…), et qu’il termine sa litanie par un cri d’amour (je l’aime ce salaud, je l’aime, oh merde…). La démonstration entre ces deux expressions ne m’a pas du tout convaincue.

La deuxième déception, c’est la fin, lorsque le critique a enfin trouvé LA saveur qu’il cherche, je m’attendais à une explosion, un feu d’artifices ! Et bien que nenni, c’est le plof, dont je ne dirai rien, pour laisser la surprise aux futurs lecteurs.

Pour Delphine : comme je n’ai pas lu L’élégance du hérisson (même si j’ai vu le film), je n’ai pas été influencée dans ma lecture d’une manière quelconque J

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Commentaires
M
@ Leiloona : ce n'est pas un pavé comme le hérisson. Tu peux le lire entre deux ;-)
L
J'ai aimé L'élégance, mais je n'ai toujours pas lu celui-ci, il faudrait ! :D
M
@ Nanne : oui, oui ! Répare :-) Tu ne regretteras pas !
N
Hummm !! Tout cela fleure bon la bonne cuisine et les sensation gustatives que l'on ressent en goûtant un plat de son enfance ... Je l'avais repéré dernièrement, sans vraiment m'y arrêter. J'ai eu tort et je vais réparer cette erreur !
M
@ Uncoindeblog : d'après l'amie qui était avec moi, le film retranscrit bien le livre qu'elle a beaucoup aimé.<br /> Fidèle à ma parole ;-) j'ai donc commencé Le désespoir des singes ... qui me plait bien !
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