MON PREMIER MURAKAMI NE FUT PAS UN COUP DE COEUR
Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil - Haruki MURAKAMI
Présentation de l'éditeur : Hajime a connu pour la première fois l'amour en compagnie de la douce Shimamoto-San. Séparés par la vie, il n'a pourtant jamais oublié. Aujourd'hui, à l'aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire et s'est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît. Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimamoto-San ?
Ce roman n’a pas été un coup de cœur, comme il l’a été pour un grand nombre de lecteurs.
J’admire le style de Murakami, dans lequel le lecteur ressent ce que l’auteur veut nous faire comprendre, sans qu’il l’exprime formellement, telle la banalité de la vie d’Hajime, pendant la première partie de l’histoire. J’aime la délicatesse, la sensualité, la légèreté, la douceur de l’écriture.
Ce que je n’ai pas aimé, c’est le sujet même. Cet homme qui a tout pour être heureux (qui le dit d’ailleurs précisément au moment où il s’interroge sur son devenir), est très égoïste et narcissique « J’étais trop égoïste pour pleurer sur les autres, et trop vieux pour pleurer sur moi-même. »
Cette phrase en est la révélation :« Même si ma femme et mes filles m’avaient supplié de leur dire sans retenue ce qu’elles pourraient faire pour être une meilleure épouse, de meilleures enfants, et pour que je les aime davantage encore, je n’aurai pas su dire quoi : je n’avais vraiment rien à leur reprocher. »
Dès l’aveu de la médiocrité de sa vie (c’est lui qui parle), il ne cesse de rechercher Shimamoto-San, qu’il croit le remède à son mal-être.
Je vais paraphraser Antigone (j’ai eu peur d’être la seule à émettre une critique autre que dithyrambique et j’ai donc visité la blogosphère) : « Oserais-je dire que ce roman m’a semblé bien masculin ? » Osons, osons J