LA GRANDE GUERRE
Un long dimanche de fiançailles - Sébastien JAPRISOT
Présentation de l'éditeur : Janvier 1917. Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n'avait pas vingt ans. A l'autre bout de la France, Mathilde, vingt ans elle aussi, plus désarmée que quiconque, aimait le Bleuet d'un amour à l'épreuve de tout. La paix venue, elle va se battre pour connaître la vérité et le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l'a perdu. Tout au long de ce qu'on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu'au bout de l'espoir insensé qui la porte. On découvre dans ce livre, obstinée et fragile à la fois, attachante, bouleversante, une Mathilde qui prendra place parmi les héroïnes les plus mémorables de l'univers romanesque.
La première phrase du roman m’a renvoyé à mon questionnement : pourquoi la guerre ?
« Il était une fois cinq soldats français qui faisaient la guerre, parce que les choses sont ainsi. »
Vaste débat, que nous aborderons peut-être lors de la soirée de mon club de lecture dédiée à ce livre.
Ce roman ne répond pas à la question, en revanche il donne moult informations sur ce que fut la vie de ces soldats (entre autres dans les tranchées), de leurs familles, des pères, des mères, des sœurs, des fiancées, des épouses officielles ou non, qui attendirent, espérèrent le retour de leur fils, frère, fiancé ou mari.
Hormis Cris de Laurent Gaudé, je ne me rappelle pas avoir lu d’autres romans relatifs à la Grande guerre. Dans ma PAL m’attend La grande guerre de Pierre Miquel, acquis lors de la visite d’une exposition organisée dans une commune voisine. Je crois que je vais me pencher sans trop tarder sur ce pavé broché de plus de 600 pages J
Dans les livres d’histoire, pendant ma scolarité, j’ai étudié bien sûr cette période de notre Histoire, mais en termes de dates, de lieux « célèbres » tels le Chemin des dames ou les taxis de la Marne…
En revanche rien sur les veuves blanches, ces fiancées d’avant guerre fidèles à leurs serments et ces jeunes veuves sans enfants vouées au culte de leurs maris-héros ; ces couples pressés de faire un 6ème enfant pour que le père soit renvoyé dans ses foyers ; ces lettres codées que les soldats adressaient à leur mère, leur fiancée, leur sœur ; et ces mutilations que s’infligeaient certains soldats, comme les cinq français de ce récit, pour être démobilisés …
Sébastien Japrisot nous livre un superbe roman, parfois compliqué à suivre, à cause des va et vient chronologiques et des nombreux personnages, mais tellement sensible, fluide, parfois humoristique, parfois empreint de dérision, construit en forme d’enquête donnant envie au lecteur de connaître vite la fin.
Vous aurez compris, encore un coup de coeur !
2ème lecture participant au Challlenge nécrophile