SECRETS DE FAMILLE, ENCORE ...
Marie LE GALL - La peine du Menuisier
Présentation de l'éditeur
Son père est une ombre solitaire. Sa maison bruisse de silences et les murs de pierre suintent le mystère... La narratrice grandit clans une atmosphère lourde de non-dits. Pourquoi celui qu'elle appelle le Menuisier est-il si lointain ? Pourquoi sa famille semble-t-elle perpétuellement en deuil ? Elle aimerait poser des questions. Mais on est taiseux dans le Finistère. Livrée à ses doutes et à ses intuitions, elle écoute les murmures, rassemble les bribes. Tisse patiemment une histoire. Des années lui seront nécessaires pour percer le secret de son ascendance, mesurer l'invisible fardeau dont elle a hérité. D'une plume à la fois vibrante et pudique. Marie Le Gall décrypte l'échec d'une relation père-fille et touche au cœur.
C’est un superbe récit, plein de sensibilité, une histoire habitée de non-dits à profusion, de silences qui assourdissent, de morts qui empêchent les vivants de vivre pleinement.
La gêne que ressent Marie dans ses relations avec son père, est peinte d’une façon magistrale. Je me suis vue à la place de cette enfant, et plus tard de cette adolescente, et j’ai éprouvé le même sentiment de rejet, d’incompréhension, de frustration, de malaise …
C’est une description de la vie bretonne, qui par moment, semble remonter très loin dans le temps, et pourtant, la majeure partie de la narration se situe dans la seconde moitié du XXème siècle.
Deux choses m’ont cependant gênée. D’un point de vue technique, la traduction des mots bretons ou brestois située en fin d’ouvrage. Cette disposition oblige le lecteur à interrompre sa lecture pour chercher le mot dans le glossaire.
D’un point de vue stylistique, j’ai trouvé que l’auteure revenait trop souvent, tournait en rond, autour de la non communication avec ce père qu’elle nomme Le Menuisier (à noter qu’elle nomme sa mère par son prénom tout au long du récit). Bien sûr, c’est cette difficulté qui va l’engager à chercher dans la vie de ses parents (aïeuls, oncles, tantes, fratrie …) la cause de son mal-être, et surtout la raison du mutisme de son père. Cependant, j’ai ressenti un déséquilibre dans le roman, la deuxième partie consacrée à sa quête étant presque « bâclée », trop rapidement analysée.
Cuné et Sylire l'ont trouvé bouleversant, Leilonna dit que cette prose est ensorcelante, Pierre que c'est un roman d'une grande sensibilité ...
Merci, à Alapage, pour l'envoi de cet ouvrage.